top of page

L'exclusion numérique des seniors et le rôle de l'écrivain public

Dernière mise à jour : 10 nov. 2020

Dans notre société ultra connectée, ceux qui ne maîtrisent pas internet sont les nouveaux laissés pour compte.

Ils sont vos parents, vos grands-parents, mais aussi votre voisin qui ne sait ni lire ni écrire et qui est incapable de remplir un dossier administratif. 

Les administrations s’ouvrent à internet et se ferment à la relation humaine, à l’autre.

Alors, que faire face à l'exclusion numérique ?


Déclarations en ligne : quelle place pour nos vieux ?


Inclusion numérique, quelle place pour nos vieux ?

Une étude du CSA et de l’association Les Petits frères des pauvres a été rendue publique. Elle s’attarde sur l’exclusion numérique des seniors et l’absence d’accès à internet pour 27 % des 60 ans et plus. Si la tendance s’améliore depuis ces 10 dernières années, 4 millions de seniors restent coupés de la vie numérique et d’internet. Dans un contexte de digitalisation des services, et notamment des services publics, les personnes âgées et les personnes issues de conditions socio-économiques pauvres tendent, encore une fois, à être mises de côté.

La course à la rentabilité laisse les plus fragiles sur le bas côté, notre société perd ses valeurs fondamentales en ne prenant pas soin de ses aînés, cette “vieillophobie” actuelle est un scandale.

Comme l’écrit Hélène Rosay, secrétaire générale adjointe de la Société de Thanatologie dans son ouvrage “Études sur la mort” : « Compressés par le mythe du jeunisme et allongement de l’espérance de vie, le rôle des vieux a évolué avec le statut que nos sociétés leur accordent actuellement et qui semble s’orienter vers l’absence. »

Si auparavant, l’on considérait le “vieux” comme un sage, aujourd’hui il est considéré comme un poids.


La rentabilité avant l’humain


L’accueil des services au public a été largement revu avec des fermetures d’agences, pour orienter les usagers vers des accès dématérialisés. Les guichets, les bornes ou accueils personnalisés ont conduit à une déshumanisation des relations et souvent à une dégradation du service rendu. Ainsi, beaucoup renoncent à l’accès à leurs droits.

Prenons en exemple une personne bénéficiaire de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales). Celle-ci devra déjà comprendre les logiques, le langage logiciel et organisationnel de la caf.fr, ce qui est loin d’être aisé ! Sans compter qu’une case mal cochée ou une question mal informée pourra ainsi l’en exclure. Certaines CAF, telles que la CAF du Val-de-Marne, de Brest, etc., ont déjà mis en place des permanences d’écrivain public afin de ne pas pénaliser un public démuni, mais c’est loin d’être une généralité.

Les pouvoirs publics misent beaucoup sur le développement des Maisons de services au public (MSAP) et des espaces publics numériques (EPN) avec la fourniture du « pass numérique » (sur le modèle des tickets restaurants) pour contribuer à résorber l’exclusion numérique qui pénalise des millions de personnes, mais ce ne sont pas des lieux fréquentés par les personnes âgées.


L’illettrisme en France


Nous avons tous beaucoup d’idées reçues sur l’illettrisme :

7 % de la population adulte âgée de 18 à 65 ans ayant été scolarisée en France est en situation d’illettrisme, soit 2 500 000 personnes en métropole.

La moitié a plus de 45 ans et exerce une activité professionnelle, l’illettrisme ne se limite pas aux classes d’âge les plus jeunes et les difficultés augmentent avec l’âge.

71 % d’entre elles parlaient uniquement le français à la maison à l’âge de 5 ans. Attention aux idées reçues qui assimilent illettrisme et immigration.

Où vivent-elles ?

La moitié des personnes concernées en situation d’illettrisme vivent dans des zones rurales ou faiblement peuplées, ce qui signifie que la politique doit s’organiser sur tout le territoire.

10 % vivent dans les Zones Urbaines Sensibles (ZUS).


Que faire ?


Inclusion numérique : se serrer les mains

Nous l’avons vu, l’illettrisme touche davantage une population rurale et âgée.

Ces personnes ne se déplacent pas aisément et sont souvent réfractaires aux nouvelles technologies.

Les seules institutions de proximité auxquelles elles donnent leur confiance sont les mairies.

Les mairies, premières interlocutrices des personnes défavorisées ont un rôle à jouer en offrant à leurs administrés les plus vulnérables l’aide dont ils ont besoin en établissant des permanences au sein de leurs établissements.

Les EHPAD et les maisons de retraite sont également des lieux où les permanences devraient être mises en place. L’équipe soignante, déjà submergée de travail, ne peut pas se permettre de perdre du temps.

L’écrivain public rédactrice web apportant ses connaissances des différents sujets à traiter reste le plus efficace et le plus polyvalent pour effectuer cette tâche.

Il est nécessaire de recréer du lien, de tendre la main vers une population qu’une société humaine ne devrait pas abandonner. Nos vieux ont été les jeunes d’hier et les jeunes d’aujourd’hui seront les vieux de demain.

N'hésitez pas à commenter, à donner vos idées et vos avis !


48 vues0 commentaire
  • Facebook Les mots d'Élise
  • LinkedIn Social Icône
bottom of page