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Le 8 mars, pourquoi une journée de la femme ?

Dernière mise à jour : 10 nov. 2020


Cette journée de lutte pour les droits de la femme m'a toujours laissée dubitative.

Une journée de la femme dans l'année pour quoi faire ? Le bilan ?

Le bilan des avancées ? Quelles avancées , lorsque l'on constate que le droit à l'IVG est remis en cause à travers le monde !

Sommes-nous des victimes de guerre ?

Malheureusement oui !

Nous sommes les victimes d'un génocide. Il ne se passe pas une seconde sans qu'une femme, à travers le monde, subisse des injures ou des coups... Il ne se passe pas une seconde sans qu'un homme s'autorise à penser pour nous !

Ce cancer qui ronge notre société patriarcale a besoin de nous tous, tous les jours, pour être éradiqué.


Pourquoi une journée spécifique aux femmes ?



Longtemps, nous avons cru que l’origine de cette journée venait des États-Unis afin de commémorer le 8 mars 1857, jour de manifestation des couturières à New York. Or cet événement n’a jamais eu lieu !


L’origine de cette journée débute suite à la manifestation en faveur du droit de vote des femmes, appelée Woman’s Day, organisée à la fin du mois de février 1909 aux États-Unis. L’année suivante, la militante allemande Clara Zetkin, propose une commémoration. L’internationale socialiste instaure alors une journée internationale de la femme pour rendre hommage au mouvement en faveur des droits des femmes. Clara Zetkin, avait une idée derrière la tête. L’objectif était de ramener les luttes des femmes dans le giron des luttes socialistes, et donc de désamorcer l’influence des groupes féministes.

C’est le 8 mars 1917, à Petrograd (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) en Russie que la tradition est instaurée : des femmes descendent dans la rue pour soutenir les hommes mobilisés sur le front. Les leaders socialistes y voient le point de départ de la révolution russe.

Après 1945, la Journée des femmes est officiellement célébrée dans tous les pays socialistes.


La femme à travers l’histoire :


Les livres d’histoires ont longtemps été écrits par des hommes, pour les hommes. Encore aujourd’hui, on nous enseigne que la France a été un des premiers pays d’Europe à instaurer le suffrage universel, en 1848, alors qu’il n’a été ouvert aux femmes qu’en 1944, nous mettant pour le coup, bon dernier sur la liste !

Depuis la nuit des temps, la femme est cantonnée à un rôle de mère et d’épouse, à part quelques exceptions, comme à Sparte, où les femmes ont du pouvoir, de l’argent et des libertés. Les petites filles sont élevées de la même façon que les petits garçons ; les jeunes filles suivent le même entraînement que les guerriers, s’entraînent à la course, à la lutte, au lancer du disque.

Je vous invite à lire cet article qui est un résumé explicite de la condition féminine à travers les âges : https://www.dakaractu.com/L-HISTOIRE-DE-LA-FEMME-De-l-antiquite-a-nos-jours-Par-Zahir-Fall-Documentaliste_a85686.html.


Qu'en est-il aujourd'hui ?


Les mouvements féministes du XXe siècle ont réussi à mettre en avant la parole et la place des femmes dans la société, mais le chemin à parcourir est encore long.

Il reste beaucoup à faire dans le monde du travail où, à poste égal, l’écart salarial est de 24 % ; les femmes sont plus de 30 % à occuper un emploi à temps partiel, c’est un choix souvent subi, puisqu’elles gèrent encore essentiellement les enfants…

Dans la société, beaucoup de femmes meurent sous les coups de leur conjoint (1 décès tous les trois jours !) ; les insultes sexistes sont récurrentes, tant dans la rue, qu’au travail. Un an et demi après Metoo, le bilan est morose. Si la parole des femmes s’est libérée, si les hommes ont pris conscience de ce que nous subissons, les instances gouvernementales tardent à réagir et ce n’est pas l’amende pour outrage sexiste qui va empêcher les meurtres !

Il suffit de lire ce fascicule pour se faire une idée des inégalités encore existantes et des violences subies au quotidien : https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/wp-content/uploads/2018/09/29474-DICOM-CC-2018-essentiel_BD.pdf


Aujourd’hui, plus que jamais, il faut rester vigilant


Nous ne devons jamais oublier qu’il a fallu nous battre pour conquérir nos droits, droits de vote, droits à l’avortement, à la contraception, etc.

Nous ne devons jamais oublier et lâcher notre garde, notamment parce que les extrémistes religieux veillent partout dans le monde. Si certains pays tels que l’Irlande avancent, d’autres reculent, tels que la Pologne, où les mouvements massifs ont eu raison de la main mise des religieux sur les décisions étatiques.

En France si la situation semble établie, il faut malgré tout rappeler que ce droit n’est toujours pas inscrit dans la constitution et qu’il est régulièrement remis en cause par des discours conservateurs. De plus, il n’est pas rare que les personnes souhaitant avorter soient confrontées à des paroles culpabilisantes et autres comportements sexistes ou transphobes. Les plannings familiaux sont menacés de fermetures faute de moyens et quid de la clause de conscience, qui permet à certains praticiens de refuser de pratiquer des avortements. Aujourd’hui, un homme tel que Dr de Rochambeau, gynécologue et Président du Syngof (Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France) peut affirmer en toute impunité que l’avortement est un homicide et que la loi le protège lorsqu’il refuse l’IVG à ses patientes.



Quelques femmes célèbres qui se sont battues pour nous toutes :


Malheureusement, les livres d’histoires n’en ont pas retenu beaucoup, en voici quelques-unes :



Olympe de Gouges (alias Marie Gouze, 1748/1793) : elle est à l’origine de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne où elle y prône l’émancipation de la femme et l’égalité totale et inconditionnelle entre les deux sexes, nous lui devons également le droit au divorce.

Rosa Parks (1913-2005) : elle choisit de se dresser contre l’Amérique ségrégationniste. Le 1er décembre 1955, elle refuse de laisser place à un passager blanc à bord d’un des bus de Montgomery et se fait arrêter. Cette femme courageuse n’en reste pas là, sa ténacité mène au boycott des bus et à une prise de conscience de la communauté noire qui décide de s’unir pour lutter pour ses droits avec en chef de file un jeune pasteur, peu connu à l’époque, Martin Luther King Jr. Cet acte peut être considéré comme le point de départ d’une prise de conscience qui a mené tout un peuple à se battre contre l’injustice.

Simone de Beauvoir (1908/1986) : considérée comme une théoricienne importante du féminisme, notamment grâce à son livre Le Deuxième Sexe publié en 1949, Simone de Beauvoir a participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970.

Simone Veil (1927/2017) : En 1974, elle est nommée ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d’Estaing, qui la charge de faire adopter la loi dépénalisant le recours par une femme à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), loi qui sera ensuite couramment désignée comme la « loi Veil ». Elle apparaît dès lors comme icône de la lutte contre la discrimination des femmes en France.

Malala Yousafzai (Née en 1997) : née au Pakistan, à Mingora, elle est un symbole dans sa région natale, la vallée de Swat, un secteur pris entre les feux des talibans et de l’armée. Dès l’âge de 11 ans, elle poste sur le site Internet de la BBC des témoignages de la violence des talibans. Devenue une porte-parole, son école est même renommée en son honneur, une fois l’armée pakistanaise redevenue maître de la région, en mai 2009. Elle reçoit aussi, fin 2011, le prix pakistanais pour la paix. Mais, en octobre 2012, des talibans tentent de l’assassiner à la sortie de son école. Touchée à la tête, elle est transférée à l’hôpital de Birmingham, au Royaume-Uni, où elle poursuit sa rééducation et son combat. Auréolée du prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes 2013, Malala Yousafzai milite activement sur les réseaux sociaux comme Facebook.


De l’importance de l’éducation :


Pour faire une femme forte, faut-il l’élever comme un homme ? Simone de Beauvoir, enfant, entendait son père lui répéter qu’elle avait un cerveau d’homme, est-ce ce qui lui a valu sa destinée ?

Je ne pense pas que la solution soit d’élever nos filles comme des hommes, encore une fois pourquoi l’étalon masculin prédominerait-il ? Ne serait-ce pas aux hommes de changer ? Pourquoi serait-ce encore aux femmes de faire l’effort de ? Romain Gary, dans l’excellent roman, Ces femmes que j’aime, écrivait ceci :« La formule femme égale de l’homme ne saurait suffire. Il s’agit de tout autre chose : il s’agit de changer l’homme ». Je vous conseille fortement sa lecture !

Il faut que l’éducation que nous donnons à nos enfants change, apprenons à nos filles qu’elles ont les mêmes capacités que les garçons, apprenons à nos garçons à participer aux tâches ménagères, à ne pas s’imposer dans la société au détriment des filles, à respecter la parole et les capacités de celles-ci.

Répétons à nos filles que tous leurs rêves sont à leur portée !

La route est encore longue, mais c’est à nous d’accélérer notre marche !


Sources :


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